1er mai 2025, pourquoi on ne marche plus

Actualités sociales & politiques

Du 1er mai 1886 au 1er mai 2025

« L’histoire du 1er mai commence à Chicago en 1886 (…).Le « massacre de Haymarket Square » à Chicago, le 4 mai 1886, compte parmi les hauts faits de l’histoire ouvrière américaine ; il est devenu un symbole de la répression organisée par les autorités patronales et politiques et de la combativité des militants ouvriers. »

Source : L’Histoire, mensuel 404, octobre 2014

Le 1er mai, journée historique de lutte sociale, puise ses racines dans les combats ouvriers et la répression politique et patronale, marquée en France par la tragique fusillade de Fourmies en 1891.

Ce 1er mai là, dans le Nord, l’armée tira sur des manifestants pacifiques réclamant la journée de huit heures, faisant neuf morts, dont des enfants. Symbole d’une mobilisation populaire déterminée, le 1er mai incarnait alors la nécessité du rapport de force contre l’oppression économique.

Comme toujours dans l’Histoire et fidèle à sa nature, le pouvoir s’est toujours acharné à écraser toute étincelle de rébellion avant qu’elle ne devienne un incendie.

C’est exactement ce qu’a fait en 1941 le gouvernement de Vichy, régime autoritaire d’extrême droite collaborant avec les nazis. Il a transformé le 1er mai en « fête du Travail et de la Concorde sociale » et instauré son caractère chômé. Une manœuvre destinée à désamorcer les grèves bien sûr (un jour férié, point de grève) et à effacer la dimension hautement conflictuelle de cette journée, en la vidant de son essence combative.

Depuis lors, malgré quelques rebondissements historiques, la flamme révolutionnaire du 1er mai s’est éteinte au profit d’une ritualisation docile.

Aujourd’hui, la dimension de combat social a cédé la place à une parade de ballons syndicaux défilant au rythme de slogans convenus, sous l’œil bienveillant des autorités et de l’Etat, qui n’a plus grand-chose à craindre à part quelques vitrines brisées (pour les images à la télé).

Les grandes centrales syndicales, qui devraient incarner le rapport de force indispensable à la sauvegarde et à la conquête d’acquis sociaux, sont devenues les nouveaux collabos du pouvoir.

Ces centrales divisent artificiellement les travailleurs par métier ou secteur, étouffant toute tentative d’unité transversale capable de bousculer l’ordre établi. Le tout en étant grassement subventionné par ceux qu’elles sont censées combattre : l’État, les grandes entreprises et les institutions européennes. On ne mord pas la main qui nous nourrit, c’est bien connu.

Voilà pourquoi le Syndicat des Gilets Jaunes refuse toute forme de subventions, c’est gravé dans nos statuts.

Donc, plutôt que de défendre fermement les intérêts des travailleurs, les centrales syndicales accompagnent les réformes destructrices imposées par l’État et le patronat, à l’image de la récente réforme des retraites qu’elles ont prétendu combattre sans jamais construire un véritable rapport de force.

Résultat, la réforme des retraites est passée crème.

Pire encore, certaines organisations syndicales manipulent et trahissent leurs bases en mettant fin, sans les consulter, à des mouvements de grève ou en leur faisant faire des grèves inefficaces qui ne font que fragiliser les salariés, sans obtenir les résultats escomptés.

Quelques exemples :

  • La fin prématurée du mouvement de grève des mineurs de 1963

En 1963, les mineurs ont mené une grève massive pour protester contre la dégradation de leurs conditions de travail. Après plusieurs semaines, les syndicats ont accepté un compromis avec le gouvernement, mettant fin à la grève. Certains mineurs ont estimé que leurs représentants auraient dû solliciter leur accord avant d’accepter le compromis.

  • L’interruption de la grève générale de mai 1968

Le mouvement de Mai 1968 a débuté par des grèves spontanées et des occupations d’usines, échappant au contrôle des syndicats. La CGT, notamment, a été accusée d’avoir négocié avec le gouvernement pour mettre fin à la grève, sans consulter les travailleurs, ce qui a été perçu comme une trahison du mouvement ouvrier.

  • L’opposition syndicale à la coordination des infirmières de 1988

La grève des infirmières en 1988 a été organisée par une coordination indépendante des syndicats traditionnels. La CFDT, notamment, a exclu des militants ayant participé à cette coordination, ce qui a été interprété comme une tentative de contrôle et de répression d’un mouvement autonome. ​

  • Les grèves limitées dans le temps lors de la réforme des retraites de 2010

Lors de la réforme des retraites en 2010, les syndicats ont organisé plusieurs journées d’action espacées dans le temps. Cette approche a été critiquée pour son manque de continuité et pour ne pas avoir permis de construire un rapport de force suffisant pour faire reculer le gouvernement. ​

  • L’inefficacité des grèves perlées de la SNCF en 2018

En 2018, les syndicats de la SNCF ont organisé une grève dite « perlée », consistant en deux jours de grève suivis de trois jours de travail, sur plusieurs mois. Cette stratégie a été critiquée pour son manque d’efficacité et pour avoir dilué l’impact du mouvement. ​

Etc.

Face à cette mascarade, le Syndicat des Gilets Jaunes a fait le choix de mener une action symbolique lors de la manifestation traditionnelle du 1er mai 2025.

Nous refusons de cautionner des parades ridicules qui ne sont plus qu’un simulacre de résistance, organisées par des structures syndicales qui vivent grassement du système quand les gens n’arrivent plus à vivre dignement de leur travail.

Le 1er mai 2025, nous avons donc décidé de mener une action symbolique forte : faire face aux syndicats qui instrumentalisent les gens pour en réalité contenir et contrôler toute véritable force de contestation et marcher à contresens des cortèges traditionnels, pour rappeler que le véritable rapport de force se construit par la résistance à l’ordre établi.

Car il est illusoire d’espérer des résultats différents en reproduisant sans cesse les mêmes méthodes qui ont mené aux échecs successifs que nous connaissons.

Nous refusons de nous habituer à ces politiques de destructions méthodiques de nos services publics, de fragilisation des gens, de division et de violences sociales.

Nous appelons donc à changer de stratégie : acquérir notre autonomie, instaurer le rapport de force, et construire un véritable syndicalisme de combat, libre, incorruptible et intransigeant.

Pour une vie digne, libre et éclairée pour tous, on ne lâche RIEN !

 

 

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